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20 mars 2017

A quoi on pense quand on est malade

Vladimir Jankélévitch dit que si nous ne sommes pas anéantis par l' idée que nous allons forcément mourir, c' est que nous ignorons quand cela se passera. L' ignorance de la date fatidique suffit donc à nous délivrer de cette angoisse mortifère. Il n' empêche: en vieillissant, on est bien conscient que le moment s' approche inexorablement.

En ce qui me concerne, l' idée ce rendez vous de plus en plus imminent me fait bien moins peur que celle de ne plus pouvoir profiter de tout ce qui fait que la vie a un intérêt et qu' elle est bonne à vivre: plaisirs du corps et de l'esprit, relations amicales, affectueuses, amoureuses, émotions artistiques,etc...Vivre ça n'est pas qu' exister. Il faut aussi des désirs et des espoirs.

Mais ce n' est pas tout. Vivre c'est aussi appartenir à un monde. Et mourir c'est quitter ce monde. C 'est vivre dans l' histoire de ce monde et que cette histoire s' arrête brutalement, comme un roman qu' on serait en train de lire et qui nous serait arraché des mains. Et ce roman est plus que passionnant, il est véritablement haletant! Un véritable thriller! Va-t-on vers une catastrophe écologique majeure? Arrivera-t-on à contenir le réchauffement climatique avant que ne s'enclanche un processus irréversible? Pourra-t-on éviter une guerre nucléaire? Comment l' humanité pourra-t-elle s'adapter à l' accumulation des déchets et à l' épuisement des ressources naturelles? Les machines prendront elles le pouvoir sur les humains? Trump va-t-il être atteint d' un cancer foudroyant? (là je rigole).

Au bout de ces questions, le plus douloureux est de me demander si mes enfants pourront avoir une belle vie, fonder une famille, vivre en paix. Si le plus grand malheur pour quelqu'un est de connaître la fin de ses enfants, on n' échappe pas au désarroi où nous plonge le fait d' être épargné par ce malheur et de ne pas savoir ce que deviendront les êtres que nous aimons.

Mourir c'est être privé de la fin du film.  Mais ce film au fond, contrairement à moi, il n 'a pas de fin...

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