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21 août 2018

Alerte en Pennsylvanie

300 prêtres mis en cause, plus de 1000 enfants victimes de leurs violences sexuelles, sans compter ceux qui n'ont pas voulu, pas su ou pas osé parler et qui ont préféré enfouir leur traumatisme. Que s'est il passé en Pennsylvanie? Et pourquoi la Pennsylvanie? Y a-t- il un climat paticulier dans cet état? Des virus particuliers qu'on ne trouve pas ailleurs?

Rien de tout cela, il y a eu simplement des enquêtes. On peut en déduire que dans tous les états d'Amérique la situation est la même. Ce qui ferait grosso modo, multipliant ces chiffres par le nombre d'états, 50 000 victimes et 1 500 salauds. Et on peut extrapoler sans risque au monde entier, partout où des parents confient leurs enfants à des prêtres catholiques pour qu'ils fassent leur éducation religieuse. Partout où on a bien voulu se pencher sur la question on a constaté la  même chose..

Faut il attribuer ces choses au célibat des prêtres et à leur refoulement sexuel? Pour une part sans doute, mais il est aussi vraisemblable qu'il y a quelque chose de pervers dans le système même de l'église catholique. Beaucoup ont sans doute accepté le célibat parce que le mariage ne correspond pas à leurs désirs et qu'ils ont d'autres penchants. Beaucoup trouvent une jouissance dans l'emprise qu'ils ont sur les âmes des petits enfants et ne peuvent résister à leurs pulsions.

Il serait temps qu'on l'admette, qu'on mette la question sur la table et qu'on en tire toutes les conséquences. Appeler les choses par leur nom. L'église catholique est un nid de pédophiles, et toutes les larmes du Saint Père n'y changeront rien. Les enfants qu'on lui confie sont en danger. Stop à la lâche indulgence dont bénéficient toutes les religions!

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18 juillet 2018

un rêve

Il y a quelques nuits, j'ai fait un rêve étrange. Je me trouvais au pied d'une tour très ancienne et très belle. J'entrais et montais dans cette tour, et à mesure que je gravissais les marches, je reconnaissais les lieux. Je me souvenais y avoir vécu des moments merveilleux. Nous étions là avec une foule d'amis dans des pièces d'une grande beauté et nous jouions de la musique le jour et la nuit. Les lieux étaient maintenant poussiéreux,déserts et silencieux. Je montais au sommet de la tour et j'admirais le paysage. Mais tout à coup l'édifice se mettait à osciller, je me précipitais dans l'escalier que je dévalais alors que les pierres tombaient autour de moi et j'arrivais au bas de la tour juste à temps pour ne pas être enseveli par son effondrement.

Me rappelant ce rêve je suis envahi de mélancolie. Je ne rêve que de revoir cette tour et d'y remonter encore une fois, une dernière fois. Avant que ma jeunesse meure.

16 juillet 2018

la force du manque

Avez vous remarqué comme la vue des ruines parle à notre coeur? Un vieux château, un pont de pierre, une friche industrielle envahie d'herbes folles sont à nos yeux les plus beaux paysages, comme si l'oeuvre du temps était plus admirable que celle des bâtisseurs et la trace de la beauté passée plus troublante que la beauté elle même. La ruine met sous nos yeux le spectacle de la fugacité des choses. Ce qui a été, ce qui n'est plus, la trace d'une autre vie, d'un autrefois. C'est sans aucun doute de cette absence que naissent nos sentiments. Plus et bien autre chose que de la nostalgie, un doux ravissement.

Je crois fermement que notre force vitale tient bien moins à ce qu'on possède qu'à ce qui nous manque. Le désir et la mémoire nous inscrivent dans le temps passé et à venir et nous obligent à vivre, et ce sont d'ailleurs les deux facultés dont la perte est le signe que la fin approche.

Le culte du plaisir immédiat et la satisfaction de désirs factices sont ce sur quoi repose la société de consommation. Tout le contraire d'une belle vie.

27 juin 2018

Raison et sentiments

Dans notre monde les polémiques à propos de tout sont permanentes. Il est intéressant de décripter les arguments employés par les uns et les autres. Il apparait que les gens sont à peu près d'accord sur les grandes valeurs, mais que c'est sur leurs désirs qu'ils se différencient. Ainsi, des points de vue qui paraissent défier l'acceptable ou la raison sont défendus non pour leurs vrais motifs mais pour d'autres qui paraissent plus acceptables. Quand les désirs sont en contradiction avec les valeurs, la solution est de les exptimer en tordant la logique et la réalité, en usant de faux arguments.

Exemple: " il n'est pas prouvé que le réchauffement climatique soit du aux hommes"

Ce qui est dit en réalité: "on sait très bien que ça va mal finir pour les futures générations, mais on s'en fout, on sera plus là"

Exemple: "Les chambres à gaz n"ont pas existé"

ce qui est vraiment dit: "On se réjouit qu'elles aient existé, bien qu'on soient conscients de leur horreur".

Exemple: "la limitation de vitesse à 80km/h ne réduira pas le nombre des morts"

Ce qu'on exprime: "on a envie de foncer et de prendre des risques"

Un dernier: "Si on expulse tous les étrangers, il n'y aura plus de délinquance et tout le monde aura un logement et un travail".

Ce qu'ils disent: "Eh tous les paumés et les aigris, votez pour nous!"

Les exemples sont infinis.J'en conclue qu'on doit juger les gens sur le fondement de ce qu'ils disent vraiment. Les gens respectables sont ceux qui assument leurs véritables motivations et leurs véritables désirs. Seuls ceux là sont capables de dire la vérité et c'est dans la cohabitation entre sa raison et ses sentiments qu'on reconnait le type bien. Et chacun de nous doit chercher au fond de lui les raisons de ce qu'il feint de croire.

29 mai 2018

Hommage à Sempé

La vue d'un ciel étoilé, dans une nuit claire et silencieuse, plonge chacun de nous dans un état bien particulier et nous porte à la méditation. En ce qui me concerne, elle me conduit à une idée obsédante: sommes nous seuls, nous les terriens à avoir conscience de ça? Y a-t-il quelque part ailleurs des  êtres aussi émerveillés que moi dans cette contemplation?

Pendant des milliards d'années l'univers n'était que matière, et puis la vie est apparue, et puis la vie disparaitra un jour, et  à nouveau tout ne sera que matière, une matière qui continuera d'exister et d'évoluer sans témoin pendant une éternité. La vie aura passé de façon fugitive, pendant un seul et bref instant, et plus rien n'existera pour chercher à comprendre, pour aimer, pour haïr, pour être heureux et pour souffrir, pour chercher désespérément un sens à tout cela.

 

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15 mai 2018

Quel spectacle

Des milliers,des dizaines de milliers de jeunes gens qui courent sur la terre aride et poussiéreuse, et face à eux des soldats à peine plus âgés et terrifiés, qui tirent. Ils tirent sur des enfants qui n'ont que des pierres à leur lancer. Chaque fois que l'un d'eux s'effondre, la folie s'amplifie, des dizaines d'individus se précipitent pour emporter le corps dans un chaos de bousculade et de hurlements. Ces enfants n'ont rien d'autre à offrir que ce qu'ils appellent leur martyr à une lutte sans le moindre espoir. Spectacle désolant de l'état de notre humanité. La colère serait rassurante mais pour ma part je ne peux éprouver qu'une immense tristesse, dans l'impossibilité d'entrevoir une issue satisfaisante à ce drame.

Le monde aura-t-il un jour fini de payer le martyr du peuple juif? Folie meurtrière de l'Europe du XXème siècle, mépris des peuples colonisés, les fautes historiques se payent à long terme, avec des intérêts exorbitants, et il y a plus de lie que de bon vin dans le calice de l'histoire.

6 mai 2018

Une hypocrisie française

Dans Paris, la ville lumière, la capitale de la 5ème puissance du monde et du pays des droits de l'homme, il y a des centaines d'enfants qui dorment dans la rue. Ils n'ont pas de famille, pas de papiers, pas de bagage, ne parlent pas français. Ils viennent pour la plupart des pays du Maghreb, ont fuit on ne sait quelles misères, ont poursuivi on ne sait quel espoir. Une toute petite minorité obtient, pour quelques jours, de pouvoir être accueillis dans des hotels sordides offerts par la Croix Rouge. Pour survivre, pour que chaque matin on ne ramasse pas sur les trottoirs de la ville leurs corps morts de faim, ils ont deux possibilités: la charité publique (quelques associations, quelques passants bienveillants) ou la délinquance (le vol à la tire, le trafic de téléphones volés ou de cigarettes), la leur ou celle de ceux qui les exploitent; quelques pièces pour charger et décharger les marchandises sur le marché de Barbès, revente de marchandise volée, exploitation sexuelle. Leurs chances de pouvoir sortir un jour de cette clandestinité, de cette précarité et de cette délinquance sont nulles.

L'Etat français a fait le choix de faire payer la prise en charge de cette misère par la pitié de quelques bonnes âmes ou par les innocentes victimes de cette délinquance. Quand la police prend un de ces petits misérables en flagrant délit de vol, de vente à la sauvette, ou tentant, frigorifié, de dormir quelques heures dans un autolib, ils sont placés en garde à vue, déférés au parquet et relâchés au bout de 24 heures après un rappel à la loi. Le délégué du Procureur est chargé de leur dire: va, et surtout ne recommence pas. Trop jeunes pour être incarcérés pour de telles infractions.

Voila donc des jeunes gens qui sont voués à vivre dans la ville comme des parasites toute leur vie. Et pourtant quel courage et quelles ressources extraordinaires il leur a fallu, à 17,16,15 ans et parfois moins pour effectuer le voyage qui les a amenés ici et puis pour y survivre plus de quelques jours. Logiquement, pour mettre fin à ce scandale, il n'y a que que deux alternatives: les réexpédier d'où ils viennent (compliqué) ou les prendre en charge: hébergement, alphabétisation, formation professionnelle puis autorisation de travail ou retour au pays avec une qualification.

Le coût de cette prise en charge serait dérisoire comparé à ce que coûte cette situation, en argent publique ou en dépouillement des victimes. Sans parler de son coût moral. Le malheur est que le responsable politique qui mettrait en place ces mesures serait immédiatement descendu en flèche par les pourfendeurs de l'angélisme et les excitateurs des égoïsmes.  Le Pen et Wauquiez seraient au paradis, surs de les remplacer aux prochaines élections!  On n'a pas encore trouvé celui qui aura assez de talent et de courage pour crier plus fort que les exploiteurs des idées courtes.

1 mai 2018

A Sylvain

Dostoievsky, qui était un grand mystique, a montré comment les hommes trouvaient, dans le fait de croire ou de feindre de croire ensemble à un mensonge ou à une chose invraisemblable, une source de bonheur partagé et un délicieux sentiment d'union. Effectivement, depuis la nuit des temps, aucune société, que ce soit une tribu mongole, la civilisation grecque ou un club de foot n'existe sans le socle d'un mythe fondateur et fédérateur. C'est aussi la matrice de la  religion.

L'histoire ne peut se comprendre sans prendre en compte ce besoin d'enchanter le monde au travers de ces représentations qui transpirent dans l'art et la culture des civilisations. L'art étant pour Romain Gary la façon de répondre aux questions qui ne trouvent pas de réponse et d'après Freud un moyen de sublimer nos pulsions.

Souvent on croit sans croire à ces fables, on fait semblant d'y croire, on n'y croit pas du tout mais on se marie et on se fait enterrer avec une messe. Il y a là un besoin profond qui dépasse la raison.

Et toi, mon fils, ne trouves tu pas dans ta passion pour le monde enchanté de Tolkien, des jeux de rôle et des mondes virtuels un substitut qui te permets de rêver, de te faire des amis et d'échapper au prosaïsme de la réalité?

 

28 avril 2018

Hommage

Le 27 mars 2018 est mort dans l'indifférence générale un homme dont la pensée devrait éclairer notre espèce. Clémént Rosset a consacré sa vie à nous enjoindre à penser le réel, à vivre dans la réalité et non dans l'illusion. Car tous les maux des hommes proviennent du fait que quand une réalité est trop difficile à appréhender, ils y substituent un double, une illusion qui leur convient mieux.

C'est ainsi que nous continuons malgré toutes les alertes à détruire notre planète.

C'est à ce refus du réel également que servent les religions qui, depuis que l'homme existe, résistent à la raison et à l'évidence du caractère inéluctable de la mort. En effet la religion repose sur le refus d'accepter, comme le pronaient les stoïciens, ce qui ne dépend pas de nous, avec toutes les frustrations et les renoncements que cela impose. Et donc à résister à l'injonction à nous confronter à ce qui dépend de nous.

Les religions, et notament la religion chrétienne, se sont toujours opposées aux démonstrations de la science et aux avancées du progrès. Les religions aujourd'hui sont astreintes à des contorsions intellectuelles allucinantes pour faire cohabiter leurs dogmes et leurs mythes avec les réalités que la technique et la raison nous mettent sous les yeux.

La religion s'est violemment opposée aux démonstrations de Copernic et de Darwin, a combatu la république et la démocratie, le divorce, la contraception et l'avortement, a encouragé l'esclavage et la colonisation. Mais les religions continuent de survivre envers et contre tout. Elles servent, comme depuis la nuit des temps, à justifier la haine et le violence, la guerre et le terrorisme. Les défis de la modernité ne font que leur donner plus de force.

Clément Rosset n'est plus, longue vie à sa pensée.

14 avril 2018

comme le monde change

Il y a quelques années, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre une loi qui autorisait le mariage des homosexuels. On peut supposer que ces gens là ne l'étaient pas (homosexuels) et que cette loi n'allait rien changer à leur vie. En ce moment les étudiants bloquent les facs pour protester contre un projet de changement des modalités d'entrée à l'université qui ne les concerne pas (puisqu'ils y sont déjà). Les cheminots sont en grêve pour défendre non pas leur statut mais celui de leurs futurs successeurs.

Aujourd'hui c'est compliqué de savoir ce qui anime réellement la colère des masses. De mon temps à moi, vieux soixantehuitard, nous manifestions pour que tout change, on dirait que maintenant les gens manifestent pour que rien ne change. Ce qu'on a n'est pas terrible mais s'il vous plait ne changez rien! Le monde, lui, il change si vite!

Je crois que tout est devenu si désespérément terne et compliqué et nos inquiétudes et nos désirs si grands, que nos concitoyens ne survivent qu'en se trouvant des complices et des adversaires et des raisons de s'affronter. L'homme préhistorique devait lutter pour sa survie et cette lutte est inscrite comme un besoin dans nos gènes. La manif, c'est le combat d'aujourd'ui. Le CRS, le mamouth de l'homme moderne.

Des combats, des engagements, des renoncements il y en a pourtant des très urgents en ce moment. Mais on est accablé en imaginant comment les électeurs accueilleraient l'homme politique qui aurait l'audace ou l'inconsience de proposer les seules mesures qui pourraient nous éviter la fin que tout le monde pressent mais que personne n'ose regarder en face.

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